Résumé :
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e 10 février 1881, la création de l’ultime œuvre de Jacques Offenbach, "Les contes d'Hoffmann", fait un triomphe à l’Opéra-Comique, à Paris. Le père de cet opéra fantastique en cinq actes – un "jeu d' échecs à trois niveaux" sur les thèmes du désir, de l’art et de la mort – a été emporté par la maladie quatre mois plus tôt. Le compositeur, qui y a travaillé sept ans avec son librettiste Jules Barbier, a laissé, croit-on, une partition inachevée. Elle est en tout cas modifiée avant la première par le directeur de l’Opéra-Comique, qui prend la décision radicale de supprimer entièrement l’acte IV (une fête vénitienne centrée sur l’une des trois figures féminines de l’œuvre, Giulietta). Quelques années après, le directeur de l’Opéra de Monte-Carlo, Raoul Gainsbourg, réécrit cet acte vénitien, le ponctue d’un septuor de son invention et le place avant l’acte III. En 1982, près d’un siècle plus tard, un pan entier de ce manuscrit tronqué, falsifié et édité dans le monde sous de multiples versions, est retrouvé dans le château bourguignon qui appartint à Raoul Gainsbourg.
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